La condition du gros

Du glouton médiéval à l’obèse contemporain en passant par le balourd moderne, la trajectoire du gros épouse une histoire des cultures et des sensibilités. Si, dans un monde tenaillé par la faim, le corpulent se range volontiers du côté des nantis et des puissants, la modernité le transforme en un être inconsistant. Cette stigmatisation s’accentue à la faveur d’un individualisme toujours plus scrupuleux de l’apparence physique. La priorité donnée aux pratiques d’amincissement accule alors les individus en surpoids au malheur, voire au «martyre».

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